C’est par voie de presse que les personnels de la cité scolaire de Kérichen ont finalement eu la réponse à leur question. Le projet du rectorat n’est pas une simple mutualisation de quelques services, c’est la fusion des 3 établissements (La Perouse, Lesven, Vauban) en un seul campus qui pourrait devenir le plus grand lycée de France.

Pourtant, étudier dans un établissement à taille humaine est un des premiers leviers pour lutter contre le harcèlement, améliorer le climat scolaire et considérer la santé mentale des élèves.

Pour les organisations syndicales de la cité réunies en Intersyndicale (CGT Educ’Action 29, SNFOLC29, Solidaires SUD Education 29 et SNES FSU 29, cette transformation en campus n’annonce rien d’autre que de nouvelles dégradations des conditions d’études de nos élèves, et de nouvelles dégradations des conditions de travail des personnels.

Cela sous le prétexte de s’adapter à une baisse démographique ponctuelle qui se profile sur le bassin brestois (-30 lycéens/an entre 2023 et 2026, -80 lycéen·nes/an entre 2026 et 2038, +8 lycéen·nes/an entre 2038 et 2040).
Pour nous, cette baisse démographique est au contraire la chance de voir enfin baisser les effectifs par classe, de travailler en demi groupes dans certaines disciplines, d’assurer un suivi personnalisé à nos élèves dont certain·es, en situation de handicap, sont de fait exclu·es par un effectif trop important, et de retrouver des conditions d’exercice décentes. Pour le Rectorat et la Région, seule la logique comptable est à l’œuvre. Il n’y a là aucune innovation.

La considération que les pouvoirs publics accordent au service public d’éducation est toujours la même : aucune.
Jusqu’il y a peu, à chaque fois que nous avons rencontré des représentant·es de la Région ou du Rectorat et que nous avons évoqué le sujet de la mutualisation, il nous a été répondu que ce projet n’était qu’une rumeur sans fondement. Nous avons même été accusé·es de propager une fake news !

Les personnels sont outré·es de voir ce projet s’ouvrir dans la plus grande opacité, difficile dès lors de ne pas y voir du mépris pour la communauté éducative de la cité de Kérichen, particulièrement pour nos agent·es de la région, nos technicien·nes de labo et nos administratif·ves de l’éducation nationale qui risquent le plus de bouleversements dans l’organisation de leur travail. Ce projet s’ouvre donc très mal.

Nos organisations syndicales et l’ensemble des personnels sont formellement opposé·es à ce projet de casse sociale et de dégradation du service public d’éducation.

Le projet du Rectorat et de la Région est une impasse comptable que nous combattrons afin de garantir des conditions d’études décentes à nos élèves.