La CGT dans les instances 1er degré Élu·es et mandaté·es CGT

 Déclaration liminaire CSA-SD du 13 février 2024

 

Madame la Directrice Académique, Mesdames et Messieurs membres du CSA-SD,

Le nombre de fermetures de classes acté à la rentrée 2023 nous avait déjà laissés abasourdis ; les
documents préparatoires à la rentrée 2024 nous sidèrent : un projet de fermetures de 58 classes en
monolingues, et de 6 classes en bilingue, soit 64 classes sur tout le département... Cette future
rentrée 2024 voit encore une saignée dans l’encadrement des élèves, des écoles dépouillées et des
casses-têtes de répartition à venir pour les équipes enseignantes.
Dans le contexte actuel, qui est généralement anxiogène, les élèves et leurs parents voient un lieu
sécurisé et sécurisant, leur école, obligée de fermer une classe et être confrontée à la réalité des multiniveaux
surchargés. Devant leur inquiétude et leur colère qui sont légitimes, il y a celles des
enseignant·e·s gérant au quotidien ces multi-niveaux et leurs spécificités, en plus des situations
générées par l’école inclusive, celle-ci qui est mise en place à bas coûts.
Quel message envoyez-vous aux parents, à leurs enfants ? Et aux enseignant·e·s ? Que les chiffres ne
sont pas bons ? Qu’il y a pire ailleurs et que de toute façon, il faut s’en accommoder ? Que vous
soutenez avec force l’équipe enseignante, qui, grâce à son professionnalisme et à son expérience, va
faire en sorte que tout ira bien ? Que vous nous faites confiance ?
Vous nous répétez que vous nous soutenez et que vous nous faites confiance, mais quelle confiance
pouvons-nous avoir envers vous, quand on constate le nombre ahurissant de fermetures
programmées ? Il est impossible de se sentir soutenu·e par notre hiérarchie quand on constate la
nouvelle hémorragie à laquelle le département du Finistère va encore être confronté.
Dans les conditions actuelles de notre métier, il est irréaliste de dire que le nombre de 24 élèves par
classe reste gérable pour l’enseignant. Il y a le chiffre du tableau, et le ressenti sur le terrain.
L’enseignant·e multiplie les casquettes : éducateur·trice, psychologue, assistant·e social·e, écrivain
public pour aider les familles à remplir divers dossiers, AESH car le nombre d’heures notifié par la
MDPH ne pallie pas aux difficultés quotidiennes... Et enfin, la mise en place d’une pédagogie
différenciée pour tous les élèves de la classe. C’est ce dernier point qui est remis en cause avec vos
projets de fermetures de classe. Même avec beaucoup de volonté, d’organisation et d’expérience, on
ne peut pas garantir l’accompagnement efficace de tous les élèves dans une classe chargée.
Selon les chiffres qui nous ont été remontés du terrain, avec le projet de fermeture, certaines écoles
vont se trouver à presque 24 élèves par classe, dont des écoles orphelines comme Queliverzan ou La
Pointe à Brest (en grève ce mardi 13 février), qui sont dans des quartiers difficiles, avec des situations
d’élèves délicates à gérer au quotidien. Comment justifier une fermeture de classe dans ces
conditions ? Le message passé pourrait être : vous trouviez que c’était déjà difficile ? Vous n’avez
encore rien vu.
Vous devriez être nos premiers défenseurs, montrez que vous souhaitez mettre en place un projet
éducatif cohérent pour tous les élèves. Donnez des moyens humains au lieu de nous les enlever !
Les écoles ne se sentent pas soutenues, elles se sentent incomprises et méprisées par l’institution qui
démontre sa méconnaissance du terrain avec de tels projets de fermetures. Le bien-être des élèves,
leur droit d’avoir accès à des savoirs émancipateurs, ainsi que la santé physique et mentale des
personnels sont remis en cause. Il est essentiel que vous reveniez sur une telle casse des écoles
finistériennes, c’est pourquoi nous demandons l’annulation de ces projets de fermetures.