CDEN : carte scolaire 2021, c’est l’hécatombe !
Déclaration liminaire CDEN, 10 février 2021
Léger réchauffement climatique sur le CDEN
Mesdames et messieurs les membres du CDEN,
À la suite du dernier CDEN, nous dénoncions l’hiver démocratique dans l’Education nationale du Finistère…nous constatons en ce neigeux mois de février qu’un léger réchauffement intervient : nous pouvons désormais avoir des échanges entre « partenaires sociaux » en amont des votes. On continue à le faire en visio, alors que chaque jour nous sommes dans nos classes entouré·es de dizaines d’élèves sans que cela pose un problème. Les personnels des établissements seraient-ils naturellement immunisé·es ?
La communication du ministère est bien rodée :
« Grenelle de l’éducation » inutile, que nous avons quitté, 18ème protocole dans le 1er degré, volonté du ministre Blanquer de ne pas fermer les écoles lors d’un nouveau confinement, pour la réussite de tous les élèves.
Le ministre aime communiquer et mouiller la chemise en pratiquant ses 30 minutes d’EPS en se montrant humain. Allez, on a bien rigolé mais il a eu de la chance ! Sport en extérieur sans pluie, port aléatoire du masque et distances aléatoirement respectées !
Et si l’on gratte un peu, on pense au dispositif 2S2C (sport, santé, culture, civisme) mis en place dans le cadre de conventions signées entre l’Éducation nationale et les collectivités territoriales qui apparaît désormais comme l’horizon de "l’école de demain" selon la déclaration de M. Blanquer au Sénat le 19 mai 2020.
Le projet consiste en effet à externaliser ce qui concerne l’éducation physique, le sport et les activités artistiques vers les collectivités. Un projet de réduction de l’école aux savoirs supposés fondamentaux.
Et pendant ce temps, suivant une volonté politique aveugle, 22 postes sont supprimés dans le Finistère et les classes ferment à tour de bras : 54 classes en moins dans notre département pendant que 12 ouvrent (dont 9 bilingues). Et on ne parle pas des 14 postes de Brigade supprimés alors qu’actuellement on a un criant besoin de remplaçant·es. On ne peut que constater une chose : les grandes annonces du Ministre sur les dédoublements ne sont pas financées : il faut fermer des classes à Plabennec, Plounéour-Lanvern ou Quimperlé pour pouvoir dédoubler les GS/CP/CE1 ailleurs.
Clairement, à l’issue de ce quinquennat, M. Blanquer se verra décerner la palme du ministre le plus parcimonieux. A coup de suppressions de postes et de centaines de millions d’euros reversés à Bercy, il achève le travail de sape mené depuis des décennies.
L’école n’est pas une marchandise et l’élève n’est pas une machine à laquelle il suffirait de calibrer un certain nombre de compétences pour qu’il devienne un salarié corvéable à la solde du patronat.
Le rôle de l’école est de permettre à l’élève de se construire pour devenir un citoyen libre : libre de ses choix, de ses orientations…
Pour cela l’école doit permettre à l’élève d’acquérir des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire construisant une culture la plus étendue possible.
Ces savoirs doivent être réinvestis et étayés tout au long de la scolarité obligatoire.
L’école n’est pas seulement un centre de formation des élèves.
C’est aussi un lieu de travail pour les personnels. Ces travailleurs de l’Education Nationale subissent des conditions de travail qui se dégradent depuis plusieurs années soulignant ainsi un décalage entre leur vision du métier et la réalité. Cette dégradation est due principalement à une surcharge de travail, à une forte pression administrative et à un manque de considération. Elle provoque ainsi de la souffrance au travail et de l’isolement, tout en ayant un impact direct sur notre santé.
C’est pourquoi la CGT revendique la mise en œuvre d’un véritable plan d’urgence pour l’école :
• Notamment par la mise en œuvre d’une autre politique éducative qui tourne le dos au tri social au bénéfice d’une politique d’émancipation ;
• un plan de rénovation et de construction du bâti scolaire permettant d’en faire de véritables lieux de vie et répondant aux enjeux environnementaux ;
• un budget qui crée massivement des emplois statutaires afin qu’aucune classe ne soit à plus de 20 élèves.
Résultats du vote sur la carte scolaire : L’ensemble des membres votants du CDEN se sont prononcés contre !
Un nouveau CDEN est convoqué le 18 février 2021.