Collèges menacés en Bretagne

 

Dans un rapport à paraître ce vendredi 27 octobre 2023, la chambre régionale des comptes (CRC) fait la synthèse de son examen de la gestion des collèges en Bretagne. Pendant plusieurs mois, l’instance a épluché le travail de pilotage de chacun des quatre départements pour lesquels la gestion des collèges publics est devenue l’une des compétences essentielles. Au point de peser significativement sur leur budget.

En 2021, près de 258 millions d’euros ont été consacrés à ces établissements par les départements bretons - soit la plus grosse dépense derrière l’action sociale. Selon la CRC, cette gestion affiche « une situation financière équilibrée » mais reste cependant « fragile » en raison de la réforme de la fiscalité locale.

Afin de rationaliser leurs charges, des leviers existent pour chacune des collectivités. Des ajustements peuvent notamment être faits dans des territoires qui apparaissent plus fragilisés par des effectifs en baisse. Selon la CRC, des stratégies « précises et affinées visant, a minima, à stabiliser les effectifs et envisager, le cas échéant, le rapprochement d’établissements » peuvent être mises en place. Avec toujours le spectre d’une fermeture de collège en dernier recours, si la tendance ne s’inverse pas. Dans la région, plusieurs zones tendues ont été identifiées. Voici lesquelles.

Finistère
L’instance pointe du doigt la situation de plusieurs collèges situés en zone rurale qui sont géographiquement très proches et disposent de taux d’occupation faibles : Henri le Moal à Plozévet et Bois de Locquéran à Plouhinec (distants de 11 km), Aux Quatre Vents à Lanmeur et François Charles à Plougasnou (8 km), François Collobert à Pont-de-Buis-lès-Quimerch et Jean Moulin à Châteaulin (8 km), Jean Jaurès à Bannalec et Penanroz à Pont-Aven (14 km) et Laennec à Pont-l’Abbé et Paul Langevin au Guilvinec (10 km).

Le Département est aussi invité à revoir la carte scolaire des villes de Brest et Quimper qui regroupent 13 collèges publics avec des situations contrastées, en termes de taux d’occupation et de résultat au brevet. L’instance propose « d’examiner les possibilités de regroupements de collèges pour adapter le réseau à la démographie locale et viser une plus grande homogénéité sociale entre établissements ».

Pour les autres départements voir le site du Télégramme

Une fois de plus, c’est le tableur excel qui dirige la politique territoriale de l’Éducation nationale. Leur équation "économique" est simple (et ne comporte même pas d’inconnue !) :

diminuer le nombre d’agent·es + augmenter le nombre d’élèves par classe = fusionner les établissements

À tou·tes celleux qui estiment qu’au contraire nous devrions profiter de la baisse démographique pour améliorer les conditions de travail et d’étude, nous lançons un appel à la mobilisation : non à la fermeture des collèges en Finistère (et ailleurs) !