Les Assises de la Santé scolaire : déclaration de la CGT Educ’action

Nous nous retrouvons aujourd’hui pour la dernière réunion multilatérale avant la tenue des Assises la semaine prochaine. Les différents GT par métier ne nous ont pas du tout rassuré d’autant plus qu’il n’y a aucune mesure concrète mise à part la mise en place de pôles départementaux pilotés par les DASEN et regroupant les 4 CT avec la création d’un·e CT PsyEN santé mentale. Toutes les autres mesures proposées restent floues malgré nos interpellations et nos demandes de précisions (création d’une circulaire globale sur nos missions, formations,
la visite de la 6ème année, revalorisations salariales, refonte du BO 2000, etc…). La CGT Éduc’action rappelle d’ailleurs ici son opposition à tout regroupement avec une coordination départementale ou toute forme de décentralisation des 4 métiers. Il existe bien 4 métiers avec des missions et des fonctions spécifiques et il est hors de question de pallier un manque de personnels en proposant des organisations de travail qui les obligeront à faire toujours plus avec moins de moyens.
Les mesures proposées ne sont en aucun cas des réponses satisfaisantes aux revendications et attentes de personnels médiaux et sociaux : aucune création de poste, aucune revalorisation salariale exceptée pour le corps de médecin, aucune réflexion sur l’organisation du travail, sur le mal-être des professionnels, etc..). Ce n’est pas votre questionnaire, adressé à l’ensemble des adultes de la communauté éducative (personnels de l’Éducation nationale, parents d’élèves), qui permettra de valoriser ces métiers, de les rendre attractifs ou de décider
de l’organisation des services. Les personnels ne s’y sont pas reconnus.
Pourtant en tant que représentants des personnels, nous échangeons au quotidien avec les collègues médicaux et sociaux qui évoquent des arrêts pour maladie, des burn-out, une charge de travail trop importante, un manque de soutien psychologique (supervision, analyse de pratiques), des secteurs regroupant de plus en plus d’établissements soit avec une présence physique soit avec une intervention ponctuelle notamment dans le cadre des réseaux et évoquent souvent des managements maltraitants pour en faire toujours plus avec autant de personnel. De plus, le manque de reconnaissance des missions et fonctions est souvent mis en avant avec en parallèle des rémunérations qui ne sont pas à la hauteur.
Alors non ce ne sont pas les Assises de la santé scolaire qui vont répondre à la crise des métiers médicaux et sociaux. Non ce ne sont pas les Assises de la santé scolaire qui répondront à la perte de sens de nos métiers. Il est temps que le ministère écoute et entende les professionnels de terrain qui savent de quoi ils et elles parlent plutôt que de proposer des Assises en « trompe-l’œil » pour faire face à un budget d’austérité dont les priorités politiques ne sont pas orientées vers la prévention, l’accompagnement, le bien-être des élèves et de leur
famille. Ces Assises auraient dû être un moment pour se saisir de ces problématiques afin de mettre en perspective une politique publique de l’Éducation nationale et de la protection de l’enfance. Elles ne laissent place à aucune réelle concertation ni à une prise en compte des besoins du terrain. Elles s’orientent tout simplement vers des fonctionnements « low cost » des services médicaux et sociaux.
Pour la CGT Éduc’action les personnels doivent être à temps plein dans les établissements au regard de leurs missions : santé mentale, harcèlement, actions collectives, dépistage, EVARS, protection de l’enfance, inclusion etc. Les ministres successifs affichent des priorités qui relèvent bien de ces personnels. Néanmoins, aucun acte et aucune décision politique en ce sens. Il ne suffit pas de dire, il faut faire ! Nous sommes donc toujours très inquiets de l’avenir réservé aux métiers médicaux et sociaux de l’Éducation nationale et de l’avenir de la jeunesse.
Nous rappelons que, pour la CGT Éduc’action, il est plus que jamais urgent de mettre en place une véritable politique publique, à la hauteur des besoins réels des élèves et des familles. Face à l’aggravation des inégalités sociales et scolaires, et aux difficultés croissantes que rencontrent de nombreux élèves – précarité, isolement, fractures territoriales – il est impératif d’investir massivement dans l’Éducation nationale, notamment par la création de postes dans tous les secteurs, y compris dans le premier degré. Il est également urgent de répondre aux attentes légitimes des personnels, tant en matière d’amélioration des conditions de travail que de revalorisation salariale. Sans moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux, l’école publique ne pourra pleinement assurer ses missions d’émancipation et d’égalité.