La reconquête du mois de juin au lycée
Bac à partir de Mi-Juin ça passe ou ça casse ?
Voulant donner des gages au moment de sa prise de fonctions, Attal a accepté de décaler au mois de juin les épreuves de spécialité. Le choix du gouvernement s’est porté sur un calendrier du bac resserré à partir de la mi-juin, avec pour conséquence directe, le recul de la date de fin des épreuves du second groupe au 11 juillet. La conquête du mois de juillet est-elle en marche ? Avant tout, ce choix ne doit pas aggraver les conditions de corrections déjà difficiles, en particulier en Lettres et en Philosophie.
Grand Oral : toujours pas de temps dédié
La partie « orientation » du Grand Oral, critiquée dès le départ par la CGT Éduc’action, a finalement été retirée et la partie « présentation » passée à 10 minutes. Si cela permet aux candidat·es de développer davantage leur propos, le problème principal reste le même : l’absence de temps dédié au Grand Oral au cours de l’année. Avec le passage des épreuves de spécialité en juin et le refus du ministère de conserver des programmes limitatifs, la préparation à cette épreuve est pourtant rendue d’autant plus difficile.
Stage en seconde : une lubie hors sol
Pour les élèves de seconde, la« reconquête du mois de juin » ne se fera pas à l’école mais par un stage en entreprise, dans une association ou un Service public du 17 au 28 juin. Cette annonce, qui va dans le sens du mythe de l’entreprise formatrice porté par le gouvernement, sonne comme une nouvelle lubie hors-sol. Au moment où les personnels sont mobilisés dans les lycées par les procédures d’affectation des élèves puis par le Bac, il faudrait aider les élèves à trouver un stage puis assurer le suivi à partir du 17 juin.
Cette mesure doit être abandonnée.
Les faits ne mentent pas
Après 4 ans d’application de la réforme Blanquer, et la première année de mise en place du Bac tel qu’il a été pensé, la dégradation de nos conditions de travail et des conditions d’apprentissage des élèves dénoncées dès 2019 par la CGT Éduc’action est avérée.
La baisse des moyens d’enseignement est bien un des corollaires de cette réforme : à titre d’exemple, pour la seule académie de Créteil, il faudrait 131 postes d’enseignant·es supplémentaires cette année pour retrouver le taux d’encadrement de 2018.
17% des classes de 1ère vient entre 20 et 24 élèves en 2018.Elles sont seulement 10% en 2022.
A l’inverse , celles ayant entre 30 et 34 élèves passent de 35% à 46% . [1]
Dans les faits, nous sommes moins nombreux·ses pour faire face à une charge de travail plus lourde. Nous avons plus d’élèves à orienter, et dans un système opaque et stressant, qui pénalise les élèves les plus éloigné·es de l’information.
Le contrôle continu pousse à l’évaluation incessante (souvent déconnectée de la transmission des savoirs. À cela s’ajoutent les ajustements incessants de dernière minute. Tous ces éléments contribuent à la perte de sens de nos métiers et nous éloignent de l’émancipation de nos élèves, au profit de la sélection.
Ensemble, contraignons le ministère à revenir sur cette réforme profondément injuste.
• le contrôle continu doit être supprimé.
• l’organisation et le choix des spécialités (horaires, coefficients) doivent être largement modifiés pour que tous les élèves puissent bénéficier d’un enseignement commun de haut niveau.
• l’épreuve de Grand oral doit être revue de fond en comble, sinon abandonnée.
• l’accès sélectif au supérieur, via Parcoursup, doit être aboli.
La CGT Educ’action revendique :
- La reconstitution du groupe classe
- Pas plus de 24 élèves par classe
- L’arrêt des missions périphériques et la surcharge administrative
- Un temps de concertation inclus dans le temps de service
[1] Source DEEP, repères et références statistiques de2019 et 2023.