La CGT dans les instances 1er degré 2nd degré

 Déclaration liminaire CGT Educ’action 29, CSA-SD, 16 novembre 2023

 

Madame la Directrice Académique, Mesdames et Messieurs membres du CSA-SD,

Voici une nouvelle année scolaire avec une première période terminée. Nous commençons la seconde période de ce cru scolaire 2023-2024 avec les mêmes constats qui montrent que l’école, ses acteurs et ses élèves sont en souffrance.
Personnels du terrain, nous encaissons ce mal-être quotidiennement auprès de nos élèves, de leurs parents, de nos collègues. Certes, la mise en place de fiches SST permet d’alerter la hiérarchie. Mais une fois le signalement rédigé, on retrouve ensuite toujours le même élève en train d’insulter ou de frapper ; le même parent en train de remettre en cause nos pratiques pédagogiques ; la même tension avec un collègue... Sans doute, il n’existe pas de solution miracle pour prévenir tous les risques psycho-sociaux qui sont déclinés dans le registre SST. Mais force est de constater qu’on entend de moins en moins de rires dans les salles des personnels, plus de rires jaunes peut-être...

Selon les tableaux qui nous ont été communiqués pour le premier degré, il y a moins d’élèves dans nos écoles finistériennes. Mais avons-nous pour autant moins d’élèves par classe ? Et surtout, la diversité de profils compliqués que nous y accueillons participe à l’usure des personnels du terrain. Cette usure se ressent : les dates d’inscription au CRPE sont encore reculées faute de participant·es. Contrairement à ce qu’affirme le ministère dans sa campagne publicitaire, transmettre des savoirs émancipateurs ne fait plus vibrer car l’image de l’école est profondément dégradée. Qui voudrait se retrouver dans une classe ou un ou plusieurs élèves frappent, insultent, jettent des objets voire des meubles ? Qui voudrait rédiger plusieurs PPRE, PPS, demandes de bilans RASED, GEVA-Sco, demandes de différentes orientations, qui voudrait enchaîner les rendez-vous avec les familles, avec les différents partenaires des EMS (quand il y a un suivi) ? Les situations compliquées à gérer sont de plus en plus nombreuses, et nous nous sentons de plus en plus démuni·es. Alors quand on nous dit qu’il y a toujours pire situation ailleurs, cela est insupportable car cela banalise et minimise les situations de violence qui sont pourtant vécues.
Enseigner à des élèves serein·es, dans une ambiance calme et propice aux apprentissages semble être devenu une douce utopie.

De plus, comment se sentir choyé·e quand on voit le mouvement inter-départemental qui vient de débuter ? Des centaines de personnes espèrent chaque année revenir enseigner près de chez elles, mais un très faible pourcentage peut enfin intégrer le département ? Quelles solutions pour tous ces collègues en souffrance sur le long terme, qui doivent choisir entre pratiquer leur métier et rentrer chez eux le soir ? A elles et eux aussi, on leur dit qu’il existe pire situation ailleurs ?
Nous revoici réuni·es aujourd’hui pour faire le bilan de la rentrée dans le 1er et le 2nd degré. Nous avons, l’espace de quelques secondes, pu penser que la baisse démographique permettrait de ne plus être les plus mauvais élèves d’Europe en termes de « densité scolaire » …mais une fois encore nos espoirs sont déçus.
L’espoir d’une année correcte s’est aussi violemment envolé pour les collègues et les élèves de plusieurs écoles et établissements du département. Pouvons-nous avoir un point d’étape sur la situation post Ciaran et notamment celle du Lycée Lesven fortement touché ? Quelles sont les perspectives pour cet établissement ? Car d’ores et déjà les collègues nous font part des difficultés qu’elles et ils rencontrent. Nous espérons que dans leur situation, il ne sera, en plus, imposé à ces personnels la nécessité de mener la démarche d’évaluation de l’établissement.
Vous êtes notre employeur, vous vous devez d’assurer notre sécurité et notre santé dans tous les aspects liés au travail, mais force est de constater que chacune des décisions et réformes lancées par le ministre et appliquée par vos services ne fait que mettre à mal la sécurité et la santé de chacun des personnels de ce ministère.
Quel message d’espoir pourrons-nous transmettre à nos collègues en sortant de cette salle ?

La réponse de la DASEN à cette ultime question fut "Que leur DASEN les soutient"...