Luttes Discriminations

 De la venue de la Secrétaire à la Jeunesse dans notre département

 

Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la Jeunesse et au SNU auprès des ministres des armées et de l’éducation nationale, s’est invitée dans le Finistère début janvier 2023. Objectif : faire la promotion du SNU (service national universel) que Macron veut généraliser à toute une classe d’âge.

Le SNU comprend trois phases.

Phase 1 : séjour de cohésion (15 jours hors temps scolaire).
Phase 2 : une MIG, mission d’intérêt général (15 jours ou 84 jours) dans une association, un corps en uniforme (police, armée, gendarmerie, pompiers), des établissements de santé, des entreprises solidaires, … .
Phase 3 : un engagement facultatif (3 mois à 1 an) soit dans les réserves militaires ou civiles, soit en service civique pour 601 euros/mois.

La méthode ?

  • Réunir 80 lycéen·nes.
  • Demander à quelques jeunes inscrit·es au SNU d’en faire la présentation. Vanter le succès du dispositif : doublement des effectifs entre 2021 et 2022 (32 000 jeunes) pour la phase 1.
  • Omettre de préciser que l’objectif de mixité sociale n’est pas atteint (84 % des jeunes viennent des LGT, 17 % des LP et 5% de quartier prioritaire de la ville).
  • Se défendre de toute velléité d’enrôlement alors que les souhaits des MIG, phase 2 du SNU, s’orientent surtout vers les métiers en uniforme, confortant au passage une différentiation genrée (cf. Rapport de l’INJEP, 2022).
  • Financer le SNU sur le budget de l’Education nationale : 140 millions d’euros.

La venue de la secrétaire d’État s’inscrit dans une campagne médiatique de séduction menée auprès des jeunes, présentant la phase 1 du SNU sous le visage racoleur d’une joyeuse colonie (Cf. SNU.gouv).

Les engagements de la jeunesse dans les lycées, les associations, les clubs sportifs, … , et les causes défendues (contre les réformes du lycée, contre les discriminations, pour l’égalité, pour le climat) témoignent de ses aspirations, de son libre arbitre. Est-ce si difficile de reconnaître que les jeunes ont des convictions en dehors du cadre fixé par un régalien autoritaire et militariste ?