CDEN 29 : déclaration liminaire du 21 novembre 2023
Mesdames et messieurs les membres du CDEN,
Commençons par la « bonne nouvelle » du mois : seul un nombre restreint d’établissements et d’écoles ont été touché·es par la tempête Ciaran (avec certes des conséquences importantes pour les élèves et les personnels du Lycée Lesven notamment). Mais, sans nul doute, les pouvoirs publics vont agir avec célérité pour effacer les stigmates du réchauffement climatique. On peut même espérer une prise de conscience de la nécessité d’anticiper sur la rénovation du bâtit scolaire dans le département.
Nous sommes désolé·es, à la CGT Éduc’action 29, de ne pas avoir trouvé d’autres sujets de « réjouissance » dans le domaine de l’Education nationale…au contraire, chaque jour charrie son lot de mauvaises nouvelles : un choc des savoirs qui abouti à un repli des connaissances ; un choc d’attractivité qui débouche sur un asséchement du vivier des candidat·es aux concours de l’enseignement ; un choc d’autorité qui aboutit…à rien. Et un choc tout court. Celui qui nous a cueilli lorsque notre téléphone a vibré pour nous notifier qu’une nouvelle fois un de nos collègues avait été assassiné.
C’est donc dans ce contexte peu enthousiasmant que nous retrouvons ce jour pour, entre autres, faire le bilan de la rentrée 2023. Que dire sinon, qu’une fois encore le Ministère a raté la marche de l’allégement des effectifs tant dans le 1er degré que dans le 2nd ; que nos collègues sont épuisé·es de travailler dans des conditions où leur employeur ne prend soin ni de leur santé physique et ni de leur santé mentale ; que la société française prompte à nous ériger en « rempart de la République » durant quelques heures est malheureusement encore plus prompte à reprendre son prof bashing quotidien.
Pourquoi imposer aux enfants en situation de handicap des conditions d’accueil génératrice de stress et de douleurs ?
Au nom de quoi impose-t-on aux élèves de collège et de lycée de s’entasser dans des salles inadaptées aux classes de 30/35 élèves (sans compter les AESH) ?
Au nom de quelle idéologie rétrograde le ministère prévoit la reconquête du mois de juin en envoyant tous les élèves de Seconde en stage en entreprise et envisage d’augmenter encore le temps des PFMP en lycée professionnel ?
Pourquoi, alors que tous les professionnels du secteur alertent sur le manque de structures d’accueil et d’encadrant·es formées, forcer à la généralisation de l’embrigadement de la jeunesse au sein des classes SNU ?
Et quand par-dessus tout cela, la Cour des Comptes sort un rapport où est demandée, pour des raisons budgétaires, la fermeture de 5 collèges ruraux du Finistère…le désespoir nous tombe dessus.
Lorsqu’entre 1910 et 1914, Joséphine Cornec, 1ère Secrétaire générale du syndicat CGT de l’enseignement du Finistère, intervenait dans cette même instance, elle se battait pour la paix dans le monde, pour la liberté de penser, pour l’égalité femme-homme (à l’époque les institutrices n’avaient pas accès à la même grille de salaire que leur homologues masculins), pour de meilleurs salaires, pour de meilleures conditions de travail et d’études pour les élèves et surtout pour que ces études aient pour objectif principal l’émancipation de tou·tes. Que s’est-il passé pour que nous soyons revenu·es plus de 100 ans en arrière ?
Espérons que nous n’aurons pas à subir un nouvel embrasement européen et mondial avant de pouvoir repartir dans un cycle où la promotion du bien commun reprendra le pas sur l’individualisme racorni.
Bref, la rentrée 2023 en Finistère aura pu être très largement meilleure et il nous faut maintenant retrousser nos manches pour progresser et aboutir enfin à du positif à la rentrée 2024 : par exemple en réalisant une véritable mixité sociale dans les établissements du département, cela évitera de favoriser le réseau privé au détriment du public.
Merci pour votre écoute,