La CGT dans les instances 2nd degré

 Suppression de la Technologie en 6ème : 1 Mars 2023 Les organisations syndicales reçues en audience à la DSDEN

 

À la suite des brutales annonces ministérielles concernant la suppression des heures de technologie en classe de 6ème et à la demande des organisations syndicales, une audience s’est déroulée ce mercredi à la DSDEN du Finistère.

A retenir

Cette audience nous aura permis d’apprendre que pour la rentrée 2023, ce sont 280h de besoin en moins en technologie par rapport à la rentrée 2022. Cela représente environ 15 postes équivalent temps plein ! Les services de la DIV2 ont donc dû diviser les services de beaucoup de collègues dans le département, 25 collègues se retrouveront en complément de service dans un autre établissement à la rentrée 2023 contre 16 en 2022.

La situation des collègues titulaires se dégrade donc mais les inquiétudes sont également très fortes pour les collègues contractuel·les pour lesquel·les nous n’avons eu que très peu d’informations mais qui risquent fortement de se retrouver sans emploi.

Autre information importante, pour les 25 collègues ayant reçu une notification de CSD pour la rentrée 2023 : En cas de refus de signer la notification, votre poste sera supprimé et vous ferez l’objet d’une mesure de carte scolaire. Cela en sachant qu’il ne reste que très peu de postes vacants dans le département. Si votre CSD ne vous convient pas, que vous pensez qu’il est possible de trouver un complément de service plus proche de votre adresse personnelle, vous devez contacter le plus rapidement possible la DIV2 et ce par le biais de votre chef·e d’établissement.

Déroulement de l’audience

Cette audience avait 2 objectifs :

  • Faire remonter collégialement le désaccord des organisations syndicales sur cette décision.
  • Faire le point sur les situations individuelles dans le département avec la Division des Personnels Enseignant concernée (Mme Kérouredan, Cheffe de la division 2 des personnels enseignant·es).

Étaient présentes pour les services de l’éducation nationale :

  • Mme Esnault, Directrice Académique Adjointe des Services de l’Éducation Nationale dans le Finistère
  • Mme Baggio, Secrétaire générale de la DSDEN 29
  • Mme Kérouredan, responsable DIV2 chargée de l’affectation des professeur·es de technologie dans le département.

Les organisations syndicales représentées ce mercredi :

  • CGT Educ’Action 29 (Sébastien Guivarc’h)
  • SGEN CFDT
  • FO-SNFOLC
  • SUD Education
  • UNSA

Exprimer nos désaccords, nos inquiétudes et faire remonter nos positions à la hiérarchie

En amont de l’audience, à la demande de la CGT Éduc’action, une réunion intersyndicale s’est déroulée lundi soir afin de s’accorder sur les remontées communes que nous souhaitions faire parvenir à la hiérarchie.
Lors de cette réunion, il a été décidé de lire la motion qui a été présentée aux conseils d’administration de nombreux collèges et que vous trouverez en pièce jointe de l’article. Ce texte résume la position des syndicats mais aussi celle des associations de professeur·es de technologie et des associations de parents d’élèves. Mme la DAASEN a entendu cette motion et s’est engagée à la faire remonter.

Nous avons également exprimé nos inquiétudes quant aux situations personnelles de collègues malmené·es, trimbalé·es entre plusieurs établissements et en situation de précarité permanente concernant leurs postes.
Mme Keraudren professeure de technologie dans le département a lu et transmis (après les avoir anonymisés) plusieurs mails alarmants de collègues exprimant leur grande détresse face à cette maltraitance professionnelle.
Là encore Mme la DAASEN s’est dite intéressée par ces mails et s’est engagée à les faire remonter aux services du ministère.

Mme Kérourédan de la DIV2 a également fait preuve part de ses inquiétudes surtout à la suite des consignes en provenance du rectorat arrivées avant les vacances d’hiver : 280h en moins en technologie et interdiction formelle de garder la moindre heure de technologie en 6ème dans les tableaux de répartition des moyens (une dizaine d’établissements du département ont vu leur TRMD retoqués par les services pour avoir gardé 0,5h ou plus de technologie en 6ème ! ). Et cela alors qu’il n’existe à ce jour aucun texte réglementaire pour valider la décision ministérielle.

Les services de la DPE2 nous ont assuré avoir, après beaucoup de travail, trouvé des compléments de services pour tou·tes les titulaires du département.

Quid de la situation des contractuel·les ? Nous n’avons pas obtenu de réponse à ce jour, au motif que ce n’est pas la DSDEN qui les gèrent mais le rectorat…

Les organisations syndicales ont également fait remonter leur désaccord profond sur la manière de procéder du ministère qui, comme en avait pris l’habitude M. Blanquer, annonce par voie de presse, sans aucune concertation, des décisions aux conséquences énormes pour les collègues, les élèves, les administrations et fait appliquer ces décisions sans aucun texte officiel.

Les services de la DSDEN regrettent également ce mode de fonctionnement qu’ils subissent et attendent un texte d’application promis pour la mi-mars...

Point sur la situation dans le département avec la DPE2

À la suite de ce premier temps d’échange, Mme Kérourdan nous a présenté le bilan du travail de sa division réalisé sur l’affectation des collègues de technologie à la rentrée 2023. Voici les informations importantes qui sont sorties de ce bilan :

  • Au total, il y avait 142h à trouver en CSD pour les titulaires du département
  • Contrairement à d’autres départements, il y a beaucoup de titulaires dans le Finistère et assez peu de contractuel·les (Nombre inconnu par les services !).
  • 10 postes vacants à pourvoir dont 7 dans le nord Finistère cela a engendré des difficultés pour trouver des CSD pour les collègues dans le Sud Finistère (La moitié des CSD à trouver étaient dans le Sud Finistère)
  • Suppression de 4 postes vacants pour pouvoir trouver des compléments de service aux collègues (Lannilis, Pleyben, Plouescat, Plouhinec)
  • 16 enseignants en CSD cette année – 25 pour la rentrée 2023.
  • 2h de DGH données au Guilvinec et Carantec pour compléter les services et éviter que les collègues ne se retrouvent avec des CSD de 2h dans un autre établissement.
  • Tous les titulaires ont une proposition de complément de service.
  • Il reste des "petits" BMP pour les contractuels...
  • Les services de la DSDEN se questionnent sur les 4 ou 5 postes restant vacants à l’avenir, faut-il les supprimer pour assurer des compléments de service aux titulaires ?
  • 1 poste vacant à Pont de Buis neutralisé (Besoin de 16,5h)
  • 2 Postes Vacants seulement sont sans CSD (Bannalec et St Renan)
  • Nous n’avons pas l’information sur le nombre de collègues titulaires en service complet dans leur établissement.
  • Il vaut mieux signer les CSD avant le 15 mars sinon le poste est supprimé et alors mesure de carte scolaire.
  • Si des collègues n’avaient pas mis à jour leur adresse et sont insatisfaits par leur CSD, il faut passer par le chef d’établissement au plus vite. Il est aussi possible d’indiquer sur la notification de CSD si on souhaite un autre collège si un poste se libère par exemple.
  • Les CSD sont importants, tous d’au moins 6h donc ils vont devoir être effectués.
  • Il n’est pas possible d’être mis en zone de remplacement pour un CSD (Et c’est heureux !)
  • Les collègues PEGC ne peuvent statutairement pas être en CSD (une collègue concernée dans le 29)

La position de la CGT Éduc’action 29

Nous regrettons et dénonçons cette décision brutale et improvisée de la suppression de la technologie en classe de 6ème. Celle-ci répond à une logique comptable de ressources humaines et non à la réalité des besoins de formation des adultes de demain aux nouvelles technologies.
S’il est si difficile de recruter des enseignant·es de technologie, il faut revoir l’attractivité du métier en augmentant les salaires et en considérant les enseignant·es comme des êtres humains et non comme des pions déplaçables selon le bon vouloir de l’administration.
La violence de cette décision montre, s’il en était encore besoin, le mépris du ministère pour ses enseignant·es qui se retrouvent pour beaucoup dans des situations désastreuses.
Pour couronner le tout, cette décision est illégale puisque le texte d’application doit passer au Conseil Supérieur de l’Éducation le 9 mars et que les collègues sont dors et déjà sommés de signer leurs notifications de compléments de service.