Vie syndicale : réunions, formations... Voie professionnelle 2nd degré

 Réformes dans l’EN : les enseignant·es de la Cité Scolaire de Kerichen se positionnent

 

Motion des enseignant·es réuni·es en HIS le 29 novembre 2018

Les personnels des lycées de la cité scolaire de Kérichen (Vauban, La Pérouse, Jules Lesven), réunis en HIS le 29 novembre 2018, réaffirment leur opposition aux réformes du lycée professionnel, du lycée général et technologique et du baccalauréat.

Nous sommes opposés à la réforme du lycée professionnel telle qu’elle est annoncée car :

  • elle réduira une fois de plus le temps de formation des élèves en instaurant une seconde indifférenciée sans compensation. On n’apprend pas correctement son métier en seulement deux ans
  • elle fera exploser la cohérence du groupe classe. En ouvrant dans les LP des Unités de Formation par apprentissage, elle imposera la création de classes mixtes où élèves de l’initial non rémunéré·es côtoieront des adultes en apprentissage ou en formation continue ;
  • elle réduira la part de formation citoyenne et culturelle de l’enseignement général, en le mettant uniquement au service utilitariste des enseignements professionnels ;
  • elle placera la voie professionnelle sous la coupe du patronat qui pourra décider des référentiels d’activités locaux en lieu et place de diplômes nationaux ;
  • elle aboutira à moyen terme, à la destruction du statut des PLP.

Nous sommes opposés à la réforme du lycée général et technologique et du baccalauréat telle qu’elle est annoncée car :

  • elle organise concrètement la mise en concurrence des établissements, des territoires ;
  • elle impose un lycée de la désorganisation et de la concurrence, où les collègues seront obligés de jouer des coudes les uns contre les autres pour préserver les postes ;
  • elle accentuera l’autonomie des lycées, chacun étant tenu de choisir ses enseignements de spécialité « en fonction de ses projets et des spécificités locales », les autres enseignements de spécialité pouvant être mutualisés sur le bassin (à charge pour les professeurs ou les élèves de se déplacer), voire sur l’académie, ou proposés en enseignement à distance ce qui aboutira à une diminution de l’offre de formation dans chaque établissement ;
  • elle instaurera un Baccalauréat fondé en grande partie sur le contrôle continu ce qui conduira à une augmentation du travail invisible des enseignants. Ces épreuves sanctionneront un diplôme local individualisé en lieu et place d’un diplôme national ;
  • elle favorisera les milieux sociaux les plus aisés en complexifiant l’orientation et en faisant dépendre la poursuite des études dans le supérieur du choix des spécialités et donc de l’accès à certains lycées.

Nous considérons, que sous couvert d’innovation pédagogique, ces réformes ont en commun de s’inscrire dans une logique d’austérité et déboucheront sur :

  • une nouvelle dégradation du service public d’éducation
  • une maximisation du nombre d’élèves par classe ( déjà acté par le rectorat, le verrou des 35 élèves/classe saute, groupes de spécialité jusqu’à 40 élèves)
  • des suppressions de postes (déjà annoncées).

Nous réaffirmons que l’École de la République doit donner toutes leurs chances aux élèves et garantir aux professeurs le droit et les moyens de les instruire. Ces réformes ne sont pas celles qu’il faut et le ministre doit y renoncer maintenant. Il doit prendre en compte les revendications des personnels pour éviter que nos élèves soient contraints d’essuyer les plâtres de réformes mises en place à marche forcée dès la rentrée prochaine. Pour ces raisons et dans l’objectif de protéger nos élèves du chaos annoncé nous entamons dès maintenant la mobilisation en commençant par informer les parents de ce qui attend leurs enfants à la rentrée prochaine si le ministre s’entête.