AED, un statut en discussion à l’Assemblée nationale...
Au cours d’une de ses tournées d’établissement, une de nos militantes a recueilli ce texte d’Hélène, AED en Finistère, AED en colère.
En ce 20 janvier, journée de mobilisation dans les Vies Scolaires, il nous a semblé utile de le publier.
En griffonnant ce texte sorti tout droit de ma colère de pionne, j’ai eu une solide et solidaire pensée pour tous les AESH, agents de la FP et tous les précaires.
Et aussi aux surveillants d’établissements, en lutte ce jeudi 20, parce l’étude de leur statut précaire entre en discussion à l’assemblée nationale.
Bonne lecture
Blanquer et Ibiza on s’en fout. Nous ce qui nous importe, c’est notre précarité Nous on a rien, ou si peu. Wallou, que dalle, peanuts. Pourtant on mérite. Invisibles indivisibles équipes, solides et solidaires équipes. Fortes et indestructibles équipes. Surveillant. Le mot est moche, autoritaire, aseptisé. Assistant d’éducation, peu valorisant, ce cliché de l’assistant qui n’a que le rôle secondaire, adjoint, témoin, spectateur qui n’existe pas, ou si peu. Pourtant en vrai, on est quand même dans le game, nan ? Pion, je t’en parle pas. Malléable à merci, tu vas où on te dit. Enseignant, c’est plus joli quand même. Ce qui nous tient, c’est pas le salaire, c’est les élèves . Nos ados, nos enfants, on les kiffe tant C’est grâce à eux Que le pire devient meilleur, que l’espoir renaît. Qu’à nos âges on prend encore des leçons De vie D’envies De folies Qu’ils nous donnent tant Sans même s’en rendre compte. Que c’est grâce à eux qu’on tient Qu’on se soutient C’est pas le salaire c’est certain. C’est pas l’invisible, encore moins C’est pas le manque de reconnaissance Du monde « enseignant » De ton manque de statut Qui n’impose pas trop le respect finalement. T’es le bas de l’échelle Invisible Mais essentiel Tu fais quatre métiers en une heure Soutien sco, infirmière, psychologue, éducatrice. Tu marches, tu cours, tu montes, tu descends, tu écoutes, tu conseilles, tu expliques, tu débats, tu argumentes, tu cries (parfois). Mais tu vibres aussi, tu souris, quand même, et observes surtout. 900 balles par mois, faut les tenir tout le mois. 900 balles par mois, on racle les tiroirs quand y a plus d’espoir. 900 balles par mois, et t’es là pour 6 ans, grand max. Pas moyen d’un cdi, pas moyen d’un peu d’assurance de douceur, de serein, après tout tu l’as mérité, t’as tant donné. Mais non, retour case départ, même pas un passage par la case valorisation d’acquis. Ce que t’as appris en six ans, on te le reprend, jalousement, et on te laisse là, au milieu de nulle part, sans espoir. Triste réalité, Invisibles sont ceux qui portent l’essentiel. |