2nd degré

 Quel projet de la CGT Educ’action pour le lycée ?

 

ANNONCES ATTAL : RETOUR VERS UN PASSÉ FANTASMÉ

Nos gouvernant·es sont nostalgiques d’une « France d’avant » qui n’est pas sans inquiéter. Elle repose sur une vision réactionnaire d’une France… qui n’a jamais vraiment existé : Macron, fantasme une armée et un service militaire qui aurait été un moment de bonheur collectif qui l’a conduit à imaginer le SNU ; Attal se prend à rêver d’une École basée sur la contrainte et où tou·tes les élèves réussissaient mieux... C’est fort de cette image fausse, que le gouvernement nous propose son École du 21ème siècle : une École basée sur l’exclusion où on introduit un examen d’entrée au lycée et où on crée des « sous-secondes » de relégation où les élèves attendront de pouvoir entrer en seconde. Tout ce que combat la CGT Éduc’action.

Ségrégation

Le ministre réinstaure le redoublement, souhaitant flatter les enseignant·es et sanctionner l’échec plutôt que de tenter de trouver des solutions. Il insiste sur cette École de la concurrence en instaurant des groupes de niveau en collège alors que la majorité des études n’a jamais montré qu’ils permettaient de remédier aux difficultés. Pire, c’est une ségrégation. Bref, une remise en cause du collège unique !

Les images d’Épinal, ça suffit !

La leçon de morale, le retour de la blouse, ce n’est pas l’École que nous ne voulons, ni celle dont les élèves ont besoin ! Les élèves ne sont pas prédestiné·es : l’École doit accompagner des enfants et des adolescent·es qui sont en construction. Ce ne sont pas des groupes de niveau mais des effectifs réduits qui font progresser les élèves, tou·tes les élèves. Mais cela, le ministère le refuse depuis des années !

> Le ministère doit entendre les revendications des personnels et de leurs organisations syndicales.

Pour une école qui émancipe

Nous ne voulons pas d’une « École caserne » mais d’une École qui émancipe et où tou·tes les élèves peuvent réussir ! Et pour celles et ceux qui rêvent d’une École d’avant où l’ordre et l’autorité régnaient, la fin de Zéro de conduite de Jean Vigo ne devrait pas les rassurer !

UN LYCÉE UNIQUE ET POLYTECHNIQUE

Pour la CGT Éduc’action, le lycée doit permettre la réussite, les progrès et l’émancipation de tou·tes les élèves. Cela implique l’abandon du tri social par les filières et les spécialités, mais aussi la fin de la concurrence généralisée des élèves entre eux·elles.
Dans cet objectif, il est temps de construire un lycée unique et polytechnique faisant une place véritable, pour chaque élève, à l’enseignement professionnel et pratique, à égalité avec les enseignements scientifiques, littéraires, sportifs et artistiques.

> Il faut abattre le fantasme d’une séparation entre connaissances théoriques et "intelligence de la main" au service de la domination de classe.

Approfondissements choisis

Les élèves ont le droit de préférer certaines matières. Nous proposons donc des heures d’approfondissement, théoriques ou pratiques, au choix des élèves. Ce lycée doit aussi laisser aux élèves le droit de se tromper et de changer de voie : l’apprentissage polytechnique est une garantie qu’aucune porte ne leur sera fermée.

Pour une orientation choisie

Pour que l’élève soit acteur·trice de son orientation vers le Supérieur, un temps dédié à ces questions est nécessaire, ainsi que des personnels spécifiques formés à l’orientation en nombre suffisant. Le cadre doit être un service de proximité au sein de l’Éducation
nationale.

Un large tronc commun

Il doit inclure par exemple la philosophie pour tou.tes, et des volumes horaires plus équilibrés entre disciplines. Combiné à l’allongement de l’obligation scolaire à 18 ans, il permettra de continuer d’élever le niveau général de la population.

Quels moyens pour ce lycée ?

  • La baisse des effectifs par classe est essentielle pour personnaliser les enseignements et répondre aux besoins des élèves, notamment les plus en difficulté. À ce titre, nous revendiquons 24 élèves maximum par classe en lycée (15 en éducation prioritaire).
  • Ce lycée nécessite aussi des dédoublements définis par discipline au niveau national.
  • Une enveloppe de moyens, fléchée nationalement, doit également permettre des activités en co-animation ou en petit groupes.

UN LYCÉE DE LA COOPÉRATION, PAS DE LA CONCURRENCE

Grâce à la liberté pédagogique, les enseignant·es conçoivent leurs cours. Il ne s’agit pas de prescrire certaines pédagogies et de choisir entre Célestin Freinet, Paolo Freire, Jean Pierre Terrail ou d’autres… mais certaines pédagogies font des dégâts, et d’autres reposent sur des principes qui émancipent : ne pas mettre les élèves dans des cases et les ouvrir au monde ; ne pas les isoler, mais les aider à construire collectivement leurs
connaissances ; ne pas les renvoyer à leur origine sociale sous couvert de « méritocratie », mais permettre la réussite de toutes et tous ; avoir une analyse critique de notre société. Et par-dessus tout, arrêter de construire la concurrence scolaire entre élèves et les isoler.

L’exigence pour tou·tes mais pas l’élitisme

Le traitement institutionnel de la différenciation se fait en restreignant aux seuls « fondamentaux » les apprentissages des élèves en difficulté ou encore en les isolant dans des groupes de niveau… Elle accentue donc les inégalités et l’élitisme. Pour la CGT Éduc’action, à l’inverse, l’exigence est une nécessité universelle. Pour s’adapter aux difficultés des élèves, il convient de construire une démarche pédagogique les menant au même niveau de rigueur, de complexité et de détail que « les moins fragiles ». Cela commence par cesser de considérer qu’un savoir ou un savoir-faire est déjà acquis.

> L’École décrète l’autonomie des élèves mais rien dans nos programmes ou nos formations ne dit comment faire acquérir cette autonomie. Il faut construire des outils afin que nos élèves acquièrent cette autonomie au lieu de l’hériter.

Pour les personnels, la démocratie en pratique :

  • Une assemblée de l’ensemble des personnels remplace le conseil pédagogique. Dans cette assemblée, toute la communauté éducative pourrait construire les projets pédagogiques et discuter collectivement les choix pédagogiques sans pour autant se substituer au conseil d’administration.
  • 2 heures de concertation hebdomadaires : dans le temps de service avec liberté d’organisation des personnels. Elles permettent un réel travail collectif, au sein des équipes pédagogiques ou disciplinaires, avec les personnels de santé et sociaux.
  • Une direction collégiale tournante : enfin, il est temps de revoir les rapports hiérarchiques dans les établissements et élisant des directions collégiales pour 3 ans parmi les personnels en poste.

Un lieu d’apprentissage de la démocratie

Les initiatives des lycéen·nes, qu’il s’agisse de l’activité syndicale ou de la construction de projets associatifs, culturels, sportifs doivent avoir les moyens de s’exprimer. Dans cette optique, il est nécessaire de modifier profondément la composition, le fonctionnement et les compétences du CVL afin qu’il serve notamment de lieu à la préparation des Conseils d’Administration. Les représentant·es doivent être élu·es directement par l’ensemble des lycéen·nes.

Un véritable lieu de vie

Il est nécessaire d’adapter l’architecture des lycées en mettant à disposition des lieux que les élèves puissent s’approprier et dans lequel se retrouver. Un lycée pour 800 élèves maximum est nécessaire pour éviter les effets « usine ».

> Une véritable éducation à la santé et à la sexualité doit être assurée par des personnels qualifiés.

Dès maintenant, pour les LGT, la CGT Éduc’action revendique :

  • Des effectifs à 24 élèves maximum en classe entière
  • Des dédoublements et des heures à effectifs réduits définis nationalement, notamment pour préparer l’épreuve de Grand Oral
  • Le retour à un baccalauréat en examen final
  • L’abandon de Parcoursup et de toute sélection à l’entrée de l’université
  • Un tronc commun plus ambitieux avec un rééquilibrage des coefficients des horaires
  • Une révision des programmes pour en finir avec l’encyclopédisme
PLUS LARGEMENT, LA CGT REVENDIQUE UNE AUTRE RÉFORME DU LYCÉE. CE LYCÉE DOIT ROMPRE AVEC LA LOGIQUE DE TRI ET DE SÉLECTION DES ÉLÈVES À L’OEUVRE DEPUIS DES DÉCENNIES ET DOIT AVOIR POUR OBJECTIF LE PROGRÈS ET L’ÉMANCIPATION DE TOUTES ET TOUS.

Le 4 pages complet ici :