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 Journal départemental n°99

 

Dans le numéro 99 de notre journal départemental, vous trouverez des articles sur les rythmes scolaires, les échos du dernier CTSD, l’orientation scolaire selon le MEDEF, les élections dans les établissements et les discriminations salariales faites aux AVS AESH (voir ci-dessous).

Quand être une femme est une fois de plus un facteur de précarisation

Depuis le décret de juin 2014, les AVS AESH sont CDIsables après 6 années de CDD à condition, selon le code de l’Education, de ne pas avoir de rupture de contrat de plus de 4 mois consécutifs durant ces 6 ans. Ca c’est la règle de base…et puis il y a la vie !
Par exemple, vous êtes une femme. Un jour, au bout de 5 ½ ans de contrats vous êtes enceinte. Votre congé maternité débutera avant la fin de votre contrat. Par la suite, vous souhaitez prendre un congé parental. Vous demandez à votre employeur si cela pose un problème pour votre CDIsation. Il vous répond « non ».
3 ans plus tard, avant la fin de votre congé parental, vous reprenez un nouveau contrat. Vous pensez au moment où vous allez enfin pouvoir être en CDI. Combien ce sera plus rassurant de ne pas avoir à attendre le bon vouloir de votre chef pour renouveler un contrat. Bien sûr, les conditions de rémunération ne sont pas géniales et sans le salaire de votre conjoint.e ce serait compliqué de survivre. Mais bon…c’est un boulot et en plus vous appréciez vraiment travailler avec les gamins.
En général, dans la fonction publique, à vos cinq ans et demi de contrats pré-maternité, s’ajoutent le congé maternité à temps complet et les deux ans et demi de congé parental comptabilisé pour moitié et donc vous seriez en CDI dès votre retour…mais voilà…vous êtes dans l’Education Nationale.
Lorsque vous vous informez pour savoir quand votre contrat va être modifié, votre employeur vous répond dans « 6 ans ». Vous apprenez avec stupeur que l’Education Nationale, qui fait partie de la Fonction Publique, édicte ses propres règles en contradiction avec le Code de la Fonction Publique. Sorte d’inversion de la hiérarchie des normes à la sauce publique !
Bien sûr, la même injustice peut arriver à un homme qui prendrait un congé parental. Mais dans la majorité des cas, ce sont les femmes qui le prennent. Ce sont les femmes qui pâtissent de cette situation.
Avec la CGT, luttez pour l’égalité femme-homme en exigeant que le fait de prendre du temps pour éduquer ses enfants ne renforce par la précarisation des contractuel.les de l’Education Nationale.