Une fois de plus Kafka a pris le dessus sur la logique et on presse les PE et Directeurs⋅rices à mettre en œuvre des consignes impossibles ou sans aucun sens.

Pour les PE en général, la demande d’assurer du distanciel et du présentiel est scandaleuse. Le travail est doublé, mais nous attendons encore le doublement des salaires alors que la prime COVID de l’an dernier n’a toujours pas été versée à ce jour.

Nous appelons les collègues à ne pas accomplir ce travail si leur classe n’est pas fermée.

Il relève désormais aux directions d’école de vérifier, sans aucun moyen complémentaire, que les élèves des classes ayant au moins un cas positif aient un test négatif à leur retour en classe. C’est déjà lourd, que penser alors de la consigne qui consiste en plus à continuer de remplir des fiches de cas contacts incompréhensibles et des tableurs Excel, mal faits, sans aucune extraction d’Onde.

Quel intérêt y-a-t-il à faire un travail qui sera fait par l’ARS puisque les élèves seront testés en laboratoire et les familles des élèves positifs contactées ?

S’il s’agit d’un intérêt sanitaire nous pouvons plus que légitimement nous poser la question de ce dernier, alors que le ministère n’est pas capable de fournir des masques décents à ses personnels, entasse des élèves dans des cages à poules, ne fournit pas de matériel pour mesurer le taux de Co2 dans les établissements.
S’il s’agit d’un intérêt statistique, pourquoi encore une fois faire le travail de l’ARS pour un ministère dont l’administrateur central, le regrettable Jean-Michel Blanquer, ment honteusement depuis deux ans sur la transmissibilité du virus en milieu scolaire ?
Devant ces consignes aberrantes, nous soutiendrons l’ensemble des directions d’école qui boycotteront l’envoi des documents à la cellule COVID. Nous faisons déjà largement un travail qui n’est pas le nôtre en prévenant les familles et en récupérant les résultats des tests. Ne nous imposons pas une double tâche en leur laissant penser que l’on va écoper la mer à coup de tableurs Excel.

De la même façon nous soutiendrons l’ensemble des collègues qui ne rempliront pas ou ne feront pas remplir les tableurs pour les tests en milieu scolaire. Nous n’avons pas à récupérer les numéros de sécurité sociale, nous n’avons pas en dehors de nos heures de travail à organiser des mini laboratoires dans nos écoles.

Qu’on ne nous dise pas qu’il s’agit là d’inconscience par rapport à la situation sanitaire !

L’inconscience est du côté du ministère qui ne fournit pas de matériel de protection décent pour ses agent⋅es.

Elle est du côté du ministère quand ce dernier ne recrute pas de personnels supplémentaires pour les remplacements, conduisant à l’épuisement les collègues qui ont à gérer en plus de leurs classes les élèves des collègues non remplacé·es, et ce alors que le brassage est vivement déconseillé.

Elle est également du côté du ministère quand celui-ci s’évertue à mobiliser inutilement des cellules COVID à l’heure où l’épidémie explose au lieu d’aller vacciner les collègues, qui le souhaitent, en masse sur leurs établissements.

Elle est aussi du côté du ministère quand, depuis deux ans, il n’apporte aucune aide complémentaire aux enfants, que ce soit au niveau des Psy EN ou de la médecine scolaire dont les recrutements restent faméliques par rapport aux besoins réels.

Elle est enfin du côté du ministère quand il laisse ses fonctionnaires seul·es au front pour expliquer aux familles les 40 revirements de consignes par mois et qu’il s’obstine à ne pas recruter des secrétaires pour soulager les écoles !