Luttes AESH

 AESH : mobilisation le 11 février !

 

AESH, c’est pour quand le respect ?

Nous, AESH, exerçons un métier ! Nous sommes des professionnel·les. Nous permettons aux élèves accompagnés l’accès à l’école, dans les meilleures conditions possibles, de façon adaptée et dans le respect de leur situation de handicap et de leur rythme.

Des salaires de misère, sous le seuil de pauvreté !

Les AESH les plus anciennes dans le métier disent tou·tes avoir subi une diminution de leur salaire (jusqu’à 240€ ). En effet, depuis la mise en application de la loi de 2005, les quotités horaires ont baissé : le temps partiel imposé est devenu la règle. De 100% dans les années 2010, le temps de travail en lycée par exemple est aujourd’hui passé à 70%. A ces temps partiels, s’ajoute l’instabilité : le contrat précaire est la norme. Quant au CDI, obtenu après 6 ans de CDD, il ne permet pas de sortir de la pauvreté puisque les augmentations de salaires sont rares et très faibles (quelques euros).

Des conditions de travail dégradées pour nous et nos élèves

Nos conditions de travail continuent à se dégrader. Nous nous retrouvons avec plus d’élèves à accompagner et moins de temps à leur consacrer. Le déploiement des PIALs (Pôles d’Inclusion d’Accompagnement Localisé) nous amène à faire du zapping entre les établissements, les classes, les élèves. Ce système est inadapté aux besoins individuels des élèves pour qui un temps d’accompagnement de 4 à 6h/semaine devient la règle sous prétexte d’autonomisation.

Le ras-le-bol est bien là : précarité, absence de reconnaissance de l’Etat, des chefs d’établissement et parfois même des collègues, non-respect de notre cadre de mission avec des demandes de surveillance de classes ou de cantine, de l’administratif ou du nettoyage, obligation de suivi d’élèves non-notifiés alors que d’autres attendent notre aide…

Covid : où sont les protections ?

De par la nature même de nos missions, nous ne pouvons travailler à distance des élèves accompagnés. Dans le contexte sanitaire actuel, cette proximité est devenue problématique d’autant plus que certains élèves, à cause de leurs troubles, ne peuvent pas supporter le port du masque. Cette spécificité de notre métier n’a pas été prise en compte et nous n’avons pas reçu les moyens de protections adaptés : masques de type 2, visière, gel individuel, lingettes désinfectantes.

Une formation insuffisante

La grande majorité d’entre nous commencent sans formation préalable. En effet, la formation obligatoire de 60h a lieu bien souvent plusieurs mois après la prise de poste. Elle est courte, généraliste et ne permet donc pas d’avoir une connaissance approfondie du handicap des élèves suivis. Nous sommes donc obligé·es de nous auto-former en dehors de nos heures de travail, sans aide institutionnelle, sans aide financière.

Nous revendiquons :

  • Un vrai statut de fonctionnaire de catégorie B avec un salaire à 1,4 fois le SMIC en début de carrière
  • Un temps plein à 24h côte-à-côte élève et donc la fin des temps partiels imposés
  • Le droit à la formation continue et une formation initiale avant la prise de poste
  • L’abrogation des PIALs et de leur politique excessive de mutualisation de l’accompagnement, préjudiciable aux accompagnant·es et aux besoins réels des élèves
  • L’accès à la prime REP et REP+

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Le tract version pdf pour diffusion :

Communiqué de presse national

Inclusion sauce Blanquer : les AESH paient l’addition !
La réalité sur une inclusion « low-cost »
Les AESH, Accompagnant·es d’Élèves en Situation de Handicap voient, depuis le déploiement du dispositif PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé), une dégradation profonde de leurs conditions de travail. La généralisation des notifications mutualisées nuit dangereusement aux besoins spécifiques des élèves en situation de handicap. Sans ces personnels, il est parfois difficile, voire impossible de scolariser ces élèves au sein des établissements scolaires. Il y a, actuellement, 110 000 AESH chargé∙es de l’accompagnement de la maternelle au BTS sans formation qualifiante, sans statut, sans revalorisation salariale et sans reconnaissance dans leur fonction.
Leurs conditions de travail deviennent insupportables : déplacé·es sans ménagement d’un établissement à un autre, parfois du jour au lendemain, intervenant sur plusieurs élèves, plusieurs classes, voire plusieurs écoles, avec une diminution inquiétante du nombre d’heures d’accompagnement pour chacun·e d’eux·elles... Leur quotité horaire n’est bien évidemment pas extensible !
Et la paie ? Des salaires au rabais !
Les AESH sont des contractuel·les au statut précaire, percevant un salaire scandaleux : 760 euros en moyenne pour 24h de travail hebdomadaire… Salaire qui ne voit pas d’augmentation majeure lors de l’accès au CDI, à partir de 6 ans de CDD successifs… Cela interroge.
Comme si ce n’était pas suffisant, dans un contexte sanitaire inédit, ils et elles en sont encore, dans certains départements, à réclamer au moins des masques chirurgicaux classiques. C’est évidemment insuffisant, puisque leur fonction les oblige à une proximité qui mériterait l’attribution de masques FFP2, refusée par le ministère ! Pour la CGT Éduc’action la protection des personnels n’est pas une option.
La coupe est pleine !
Le seizième anniversaire de la loi « handicap » du 11 février 2005 est pour les personnels AESH, l’occasion de faire entendre leur voix et de rappeler leurs revendications.
Ils et elles refusent de servir de faire-valoir à un gouvernement qui ne tient pas ses promesses et qui génère une maltraitance institutionnelle envers les AESH et par conséquent, envers les élèves en situation de handicap.
Les AESH dénoncent le manque de personnels, mal dissimulé et accentué par le démantèlement des structures adaptées ainsi que la déshumanisation du métier. Ces personnels se sentent contraints, par l’Institution, de sacrifier la qualité de l’accompagnement au bénéfice d’un outil de gestion purement comptable et rentable.
Les premiers licenciements d’AESH refusant les contraintes des PIALs se répandent tels un signal d’alarme auquel le ministre reste sourd ! C’est pourtant l’expression d’un ras-le-bol général !
Nous alertons les fédérations et associations de parents d’élèves sur la situation des élèves en situation de handicap au sein des établissements scolaires et sur le non-respect des notifications MDPH. Les parents doivent être informés et prendre conscience des mensonges du gouvernement.
La CGT Éduc’action a décidé d’une journée d’action le 11 février, date anniversaire de la loi Handicap, avec appel à la grève, rassemblement et conférence de presse dans les académies.
Il s’agit, pour la CGT Éduc’action d’interpeler le ministre sur la situation des AESH, de dénoncer le manque de personnels pour répondre aux besoins des élèves en situation de handicap et de porter les revendications suivantes :
 une revalorisation salariale immédiate ;
 l’accès immédiat à toutes les protections sanitaires qui leur sont dues ;
 la création d’un vrai statut de catégorie B de la Fonction publique ;
 une campagne, sans délai, de recrutement par les DSDEN sans recourir aux volontaires du Service Civique.

Montreuil, le 03 février 2021